Interview Pierre Rigal : Masseur-kinésithérapeute à la Réunion
Pierre Rigal est masseur-kinésithérapeute et Président du Conseil Interrégional des Masseurs-Kinésithérapeutes de la Réunion-Mayotte.
Pierre Rigal, vous êtes masseur-kinésithérapeute, né en métropole et en exercice sur l’Ile de la Réunion. Vous êtes également Président du Conseil Interrégional des Masseurs-Kinésithérapeutes de la Réunion-Mayotte. Pourriez-vous nous présenter brièvement votre parcours professionnel et votre arrivée sur l’Ile ?
"Je suis diplômé de l’institut de formation en masso-kinésithérapie du Nord de la France (IFMKNF LILLE) promotion 2000. Après 2 années à n’effectuer que des remplacements partout en France et aux Antilles j’ai décidé de venir à La Réunion pour une période indéterminée. 17 ans plus tard, j’y suis encore installé, au sein du même cabinet que j’ai racheté en 2003 après une année de collaboration à Saint Denis."
L’exercice de la masso-kinésithérapie sur l’Ile de la Réunion :
Il semble que l’Ile de la Réunion soit une destination prisée par les masseurs-kinésithérapeutes. À combien estimez-vous le nombre d’inscription sur votre tableau par des non-locaux ?
1900
Masseurs-kinésithérapeutes inscrits au tableau de la Réunion
"Nous sommes actuellement environ 1900 mk inscrits au tableau. Sont inscrits au tableau de l’Ordre tous les mk installés (titulaires, collaborateurs ou assistants) ainsi que tout remplaçant qui souhaite exercer 6 mois au moins dans notre département.
En 2009, a été créée une école de kinés à Saint Pierre. Elle compte 20 élèves par promotion. À ce jour, 6 promotions ont achevé leur cursus. Soit environ 115 nouveaux mk. Tous ne sont pas originaires de La Réunion.
Les non Réunionnais ou d’origine représentent environ 80% à 85% du nombre total d’inscrits avec un pourcentage important de mk Espagnols (environ 12% des inscrits)".
Qu’est-ce qui incite, professionnellement comme humainement, un masseur-kinésithérapeute à exercer sur l’Ile de la Réunion ?
"Nombre de praticiens sur l’île sont jeunes, je n’ai pas besoin de vous faire la publicité ni l’intérêt que représente notre île. Elle est terre de mélange des cultures, exemple de tolérance. Nous vivons en harmonie sous le soleil. Que demander de plus ?"
Diriez-vous qu’il existe des spécificités dans l’exercice de la kinésithérapie sur l’Ile et si oui, lesquelles ? Notamment, y a-t-il un rythme différent ou des pathologies récurrentes ? La relation entre le masseur-kinésithérapeute et son patient est-elle atypique ?
"Il existe une différence notable entre l’exercice dans les hauts et celui proche du littoral. L’activité dans les hauts ainsi que l’exercice en milieu rural ont une beaucoup plus grande activité de soins à domicile.
Certains cabinets sont spécialisés dans telle ou telle pratique comme la pédiatrie, la kinésithérapie respiratoire, la kiné du sport ou autre, mais la plupart des cabinets exercent essentiellement de la traumatologie, orthopédie, rhumatologie ou neurologie.
Je ne pense pas qu’il y ait de spécificités ou différences notables entre l’activité libérale Réunionnaise ou métropolitaine pour avoir pratiqué les deux.
De manière générale le kinésithérapeute a une relation privilégiée avec son patient. Nous sommes avant tout des soignants, mais pas que. Nous effectuons des actes en série, ce qui nous laisse le temps de développer des rapports de proximité tout en essayant de faire du bien."
Quelles sont les difficultés auxquelles un masseur-kinésithérapeute peut être confronté en voulant exercer sur l’île ?
" Il n’y a pas de difficulté particulière. Il y a du travail pour tout le monde, aucun masseur-kinésithérapeute ne connaît le chômage. Dans certains secteurs de l’île nous sommes en sous-effectifs.
L’activité salariée souffre bien plus que nous, libéraux, nombre de postes dans les hôpitaux ou cliniques ne sont pas pourvus."
Les démarches pour exercer en tant que kiné à l'île de la Réunion :
Existe-t-il des démarches administratives particulières à effectuer pour le remplacement de masseurs-kinésithérapeutes sur l’Ile de la Réunion ?
"Nous sommes un département Français aussi les règles qui s’y appliquent sont exactement les mêmes que celles de la métropole. C’est le Code de Santé Publique qui réglemente notre profession, il n’y a pas de dispositif propre aux ultramarins."
6 mois de remplacement ou plus
Pour exercer, un masseur-kinésithérapeute doit impérativement être inscrit au tableau de l’Ordre. Si sa période de remplacement n’excède pas 6 mois, il peut rester inscrit dans son département d’Origine. Dans le cas contraire, au-delà de 6 mois, il doit s’inscrire dans notre département.
Quels sont, selon vous, les impératifs à accomplir et les écueils à éviter ?
Les impératifs à accomplir sont d’ordre administratif. Chaque kinésithérapeute a l’obligation de souscrire et de transmettre à l’Ordre un contrat pour toute activité. C’est la loi.
Pour un masseur-kinésithérapeute qui viendrait effectuer un remplacement depuis la métropole, il est vivement recommandé de signer le contrat avant son départ afin d’éviter toute mauvaise surprise à son arrivée. Le contrat protège les deux cocontractants, le remplaçant comme le remplacé.
La parole donnée ne suffit hélas plus, nous assistons malheureusement de plus en plus à des masseurs-kinésithérapeutes peu scrupuleux qui n’honorent pas leur engagement d’une partie comme de l’autre."
Envie de découvrir la Réunion ?
"Voici une vidéo de l'Office de tourisme qui vous donnera envie de vous installer sur l'île le temps d'un rempla, ou d'un assistanat. N'oubliez pas de télécharger App'Ines pour trouver la mission idéale"