Interview Mathias Brunel : Kiné spécialisé en mobilité et santé sportive 💪

Bienvenue dans l'univers professionnel de Mathias Brunel, kinésithérapeute diplômé de Dijon en 2014. Spécialiste du suivi des pathologies sportives, Mathias exerce son expertise au sein d'un cabinet libéral, où il se consacre notamment aux troubles musculo squelettiques, aux douleurs chroniques, et au développement de la mobilité, aussi bien chez les sportifs que dans la vie quotidienne.

Peux-tu nous définir la mobilité ?

La mobilité est un ensemble de choses qui va regrouper la souplesse, la tolérance des tissus mous tels que mes articulations, ma capsule, mes ligaments, et mes muscles qui vont essayer de me limiter quand j'arrive en fin d'amplitude. Mais également la force et le contrôle moteur, qui n'est autre que le contrôle du mouvement que je suis capable de développer dans toutes les amplitudes dont je vais avoir besoin dans mes activités ou mon quotidien.

Tu as fait le choix de te spécialiser dans la mobilité, peux-tu nous en dire plus ?

J'ai commencé à vouloir développer la mobilité pour des raisons, d'une part, personnelles. Je pratique le CrossFit depuis quelques années, ce qui demande des qualités physiques assez importantes, notamment dans les mouvements de gymnastique et d'haltérophilie. Pour expliquer brièvement ce qu'est le CrossFit, c'est une discipline qui nécessite des mouvements de gym et d’haltérophilie associés a des activités plutôt cardiaques et intenses donc on a besoin d’être très mobile.

Et finalement, je me suis demandé, étant quelqu’un assez raide à la base, comment développer de manière optimale ma mobilité ? Comment est-ce que je peux fixer des objectifs cohérents et les structurer afin d’atteindre mon but et devenir plus aisé dans les tâches que je réalise dans mon sport ? Ceci m’aide aussi beaucoup pour les personnes que je vois au quotidien. Mieux comprendre les concepts de la mobilité m’a permis de mieux les développer, d’une part chez moi, mais aussi chez les patients que je peux suivre au cabinet.

Pour toi, la mobilité et la santé sont-ils des domaines indissociables ?

Oui, il faut garder en tête que plus vous serez mobile, mieux vous contrôlerez vos amplitudes et plus vous serez forts dans ce contrôle, moins votre corps sera surpris par des mouvements qu'il ne saurait contrôler. Lorsque votre système perd l'habitude d'utiliser une amplitude, elle lui paraît "dangereuse" et cela va donc vous raidir. Pour vous donner un exemple, si je n'assouplis pas ma chaîne postérieure, donc que je ne fais pas régulièrement des étirements, au bout d’un moment, je vais me raidir et quand je vais vouloir me baisser ou chercher quelque chose au sol, cela deviendra de plus en plus difficile pour moi. Donc évidemment, plus je suis mobile, au mieux j'entretiens ma santé articulaire, moins je serai gêné dans mes activités de la vie quotidienne.

Comment collabores-tu avec d'autres professionnels, notamment les médecins, dans le cadre du suivi d'un patient ?

Quand j'ai un nouveau patient, je vais essayer de déterminer dans quelle tâche il est limité et surtout comprendre ses attentes. Généralement, un patient vient au cabinet parce qu'il a mal lorsqu'il effectue une certaine tâche, et mon travail est de déterminer ce qui va générer cette douleur chez ce patient.

Ce qui est très important en kinésithérapie est de réaliser un bon bilan, de prendre le temps avec le patient pour définir s'il s'agit d'une barrière musculaire, articulaire ou nerveuse. En fonction de cela, nous essaierons de faire le bilan le plus précis possible et de l'envoyer au médecin en expliquant le diagnostic. Bien sûr, au fil des semaines et des mois, nous effectuerons des bilans et des réévaluations que je transmettrai également au médecin pour qu'il puisse suivre l'avancée des choses. Les communications avec les médecins peuvent se faire par mail ou même en vocal, cela dépend de la facilité de la relation que j'ai avec le médecin.

Pour créer mes bilans, j'utilise une application appelée Kobus App sur ordinateur, qui me permet de les générer de manière assez précise, et je peux les moduler à l'infini, ce qui est plutôt intéressant !

Si tu pouvais donner un conseil à un futur confrère, quel serait-il ?

Le premier conseil que je donnerais est de vous former, de vous remettre en question le plus souvent possible. Ne jamais rien prendre pour acquis et toujours être à la recherche de nouveaux apprentissages. Certes, vous allez traverser des échecs, c'est normal. Au début, lorsque je suis sorti diplômé, il y avait plein de patients que je n'arrivais pas à soigner, ce qui m'a poussé à me former davantage. Plus vous avez d'outils et de concepts en tête, plus vous pourrez traiter efficacement vos patients !

Le second conseil serait de consacrer du temps au bilan. C’est aussi quelque chose d'extrêmement important, avoir un bilan bien construit et structuré.

Le niveau des nouveaux diplômés est bien meilleur que celui au moment de ma sortie d’école, et c'est vraiment encourageant. J'ai actuellement des stagiaires en troisième et quatrième année qui ont un excellent niveau, ce qui suscite de grands espoirs pour l'avenir de la kinésithérapie !

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